Doigt à ressaut

De quoi s’agit-il ?

Le doigt à ressaut est une pathologie assez fréquente. Dans sa forme habituelle, il s’agit de la conséquence de l’inflammation des gaines des tendons fléchisseurs des doigts au niveau des poulies (anneaux fibreux renforçant la gaine des tendons qui assurent le maintien des tendons contre l’os). Le diamètre des poulies est inextensible et est conçu pour être exactement ajusté au diamètre des tendons le traversant. En cas d’épaississement des tendons ou des gaines (synovite, ténosynovite) ou en cas de kyste de la poulie, il va se produire un conflit à l’entrée du tendon dans le tunnel que forme la poulie. Le tendon ne coulissant plus normalement réalise un accrochage lors de la flexion-extension du doigt. Le doigt peut parfois rester bloqué en flexion et nécessite de s’aider de l’autre main pour le débloquer (doigt à ressaut ou à ressort).

Les causes du doigt à ressaut

Les mouvements répétitifs ou intensifs peuvent irriter et enflammer les tendons dans leurs gaines et poulies. Ces circonstances définissent le ressaut dit primaire.

Des causes particulières telles que l’infection, la plaie de tendon, voire l’inflammation de tendon rentrant dans le cadre de maladie rhumatismale plus générale représentent des causes de ressaut dits secondaires. Le diabète favorise aussi l’apparition du doigt à ressaut.

Il existe également le doigt à ressaut congénital. Cette anomalie concerne essentiellement le pouce. Les enfants sont présentés par leurs parents avec un pouce bloqué en flexion, le plus souvent sans douleur (sauf dans les phases de déblocage) évoluant depuis un temps souvent inconnu. Ce pouce bloqué en flexion apparaît probablement secondairement, le plus souvent sans phase de blocage. Cette situation n’est généralement pas régressive et nécessite l’intervention.

Le traitement du doigt à ressaut

Si les symptômes sont modérés et surtout si les douleurs voire le ressaut sont apparus après une activité répétitive ou un effort, une immobilisation et une médication (antalgique et anti-inflammatoire) peuvent être prescrites.

En cas d’inefficacité de ces mesures ou dans les formes installées depuis plusieurs semaines, une infiltration de corticoïdes dans la gaine tendineuse enflammée peut se discuter.

En cas d’échec du traitement médical ou si l’atteinte est trop ancienne ou trop sévère une opération est proposée. L’intervention consiste à lever la compression en sectionnant la poulie, qui s’ouvre alors largement et cicatrise en laissant de nouveau de la place au tendon. Cette intervention se réalise le plus souvent en ambulatoire sous anesthésie locorégionale. Dans les suites nous préconisons un simple pansement pour permettre de mobiliser immédiatement le doigt afin d’éviter l’enraidissement.