ARTHROSE DU GENOU à Périgueux

dr Hossenbaccus

Définition de l'arthrose du genou

L’arthrose du genou ou gonarthrose est l’usure du cartilage du genou qui recouvre les extrémités osseuses des trois os du genou, du fémur, du tibia et de la rotule. Ce cartilage est lisse. Sa consistance est molle mais résistante aux conditions d’utilisation normale et physiologique de l’articulation. Le cartilage permet le glissement des trois surfaces articulaires. Il est invisible (transparent) à la radiographie et son épaisseur est matérialisée par l’espace (interligne) que l’on observe entre les os.

L’usure du cartilage est variable :

  • Elle peut être incomplète avec une diminution de l’épaisseur du cartilage. La surface devient irrégulière,
  • Elle peut être complète avec disparition complète du cartilage : la surface osseuse du fémur est au contact de celle du tibia ou celle de la rotule est au contact du fémur.

La vascularisation du cartilage et ses possibilités de régénérescence sont mauvaises contrairement à l’os. Il ne cicatrise pas bien. L’usure du cartilage est irréversible et l’arthrose ne se guérit pas spontanément.

Anatomie du genou

Le genou est l’articulation composée des 3 os qui sont le fémur, le tibia et la rotule.

L’articulation est formée de la partie basse du fémur qu’on nomme le condyle fémoral, de la partie haute du tibia nommé le plateau tibial et de la rotule qui est maintenue par le quadriceps (muscle de la cuisse).

Il est classique de scinder l’articulation du genou en trois espaces ou compartiments (articulation tri-compartimentaire) qui sont :

  • Le compartiment interne du genou ou fémoro-tibial interne qui comprend l’extrémité basse et interne du fémur (le condyle fémoral interne) et le plateau tibial interne.
  • Le compartiment externe du genou ou fémoro-tibial externe qui comprend l’extrémité basse et externe du fémur (le condyle latéral) et le plateau tibial externe
  • Le compartiment fémoro-patellaire formé par la face postérieure de la rotule sur l’avant du fémur (la trochlée).

L’arthrose peut atteindre un ou plusieurs compartiments du genou et la douleur également. Elle peut atteindre un genou ou les deux.

Le terme « d’arthrose unicompartimentaire » (ou unicompartimentale) est utilisé lorsque l’atteinte cartilagineuse concerne un seul compartiment. L’arthrose tricompartimentaire est l’atteinte des trois compartiments.

 

Causes de l’arthrose du genou

On distingue deux sortes d’arthroses : l’arthrose dite primitive et l’arthrose secondaire qui survient sur une articulation fragilisée.

Gonarthrose primitive

Lorsqu’aucune cause spécifique ne permet d’expliquer la survenue de lésions d’usure du cartilage, elle est considérée comme primitive. C’est la cause la plus fréquente. Une prédisposition familiale est parfois retrouvée.

Gonarthrose secondaire

La gonarthrose secondaire peut survenir :

1sur une déformation du membre en genu varum (jambes en X) ou en genu valgum (jambes entre parenthèses.

  • En genu varum (jambes en X). 

Le patient qui présente une déviation de son genou en genu varum sera exposé à une atteinte cartilagineuse du compartiment interne. En position debout, les contraintes mécaniques liées au poids du corps et l’énergie cinétique seront plus importantes au niveau du compartiment interne.

  • En genu valgum (jambes entre parenthèses). À l’opposé, le patient porteur d’une déviation du genou en dehors ou genu valgum sera exposé à une arthrose externe.

Dans les deux cas la surcharge pondérale majore le potentiel arthrosique et la déformation s’aggrave avec l’usure.

2 – Sur des séquelles post-traumatiques :

Dans les cas de fracture articulaire avec atteinte du cartilage,

Lorsque la consolidation osseuse se fait avec une déviation de l’axe du membre,

Suite à des séquelles traumatiques de lésion ligamentaire (sur une instabilité ligamentaire chronique du genou).

3 – Sur une dysplasie fémoro-patellaire :

Une anomalie congénitale de l’articulation de la rotule et/ou du fémur crée des contraintes excessives qui peuvent générer de l’arthrose. 

4 Sur une ostéonécrose et ostéochondrite du genou 
Cette pathologie qui est souvent d’origine vasculaire, localisée le plus souvent dans un seul compartiment est peut être à l’origine de lésions arthrosiques. Elle est due à un défaut de vascularisation de l’os qui devient plus fragile.
5 Sur des maladies de la synoviale (exemple : chondromatose)
6  Sur une chondrocalcinose articulaire qui est un rhumatisme lié à des dépôts de micro-cristaux qui se déposent dans l’articulation.
7 Suite à une lésion méniscale dégénérative plus ou moins évoluée.

Les signes cliniques de l’arthrose du genou (gonarthrose)

Les douleurs

Les douleurs constituent le principal symptôme. Elles sont le plus souvent de type mécanique. Elles sont souvent importantes au lever et elles peuvent s’atténuer après la mise en activité de l’articulation pour reprendre de l’intensité à la fatigue.
La gêne douloureuse est responsable d’une limitation progressive des activités et d’une réduction du périmètre de marche.

Il y a un retentissement dans la vie quotidienne avec des difficultés à monter ou descendre des escaliers, des difficultés à s’accroupir.

La douleur est le facteur déterminant de la prise en charge du traitement.
La fréquence, l’intensité, la durée des crises, le caractère diurne exclusif ou permanent, le retentissement sur la qualité du sommeil et le retentissement sur l’activité quotidienne sont des facteurs déterminants pour le type de traitement à envisager.

Les craquements

Les craquements sont surtout présents lorsque les lésions cartilagineuses sont profondes ou lorsqu’il y a une mise en contact directe des surfaces osseuses.

L'épanchement articulaire

(hydarthrose ou épanchement de synovie).

Le genou a tendance à présenter des épanchements (gonflements) à répétition.

La raideur articulaire

Certains mouvements ne sont plus possibles comme l’extension complète de la jambe. Cela entraîne des difficultés supplémentaires à la marche. Il y a une limitation de la flexion du genou.

L’instabilité du genou

Les douleurs du genou peuvent s’accompagner d’une perte de contrôle du genou (dérobements) lors de la marche ou des exercices physiques (instabilité).

La déformation du genou

La déformation du genou est surtout présente lorsque la gonarthrose est sévère.

Le genou est déformé par l’accentuation de la déviation, par l’importance du gonflement, par la raideur articulaire et parfois par les reliefs osseux (ossification, becs osseux ou ostéophytoses) qui sont augmentés.

Diagnostic

Une simple radiographie du genou permet dans la plupart des cas de diagnostiquer une arthrose du genou. Le principal signe radiologique d’une arthrose de genou est le pincement de l’interligne dû à la diminution de l’épaisseur du cartilage. Plus l’arthrose est évoluée, plus le pincement augmente jusquà ce que les surfaces osseuses entrent en contact.

Le bilan radiographique comprend des radiographies du genou de face, de profil, en schuss (position de ski) et un défilé fémoro-patellaire. Cela permet d’objectiver l’importance et le stade de l’arthrose et de préciser le compartiment atteint.

Parfois une radiographie du bassin est nécessaire pour éliminer une arthrose de hanche associée quand l’examen clinique l’évoque (une arthrose de hanche peut donner des douleurs projetées vers le genou).

Une radiographie de l’ensemble du membre (pangonogramme) est demandée afin d’évaluer la désaxation du membre inférieur lorsqu’une intervention de prothèse est programmée.

D’autres examens complémentaires (scanner, IRM) sont parfois demandés pour aider à la prise en charge thérapeutique.

Le traitement de l’arthose du genou (gonarthrose)

L’objectif principal du traitement de l’arthrose du genou (gonarthrose) est de soulager la douleur et d’améliorer les mobilités.

Le traitement médical de l’arthrose du genou :

Le traitement médical est indiqué lorsque les lésions arthrosiques sont débutantes ou localisées.

Les règles hygiéno-diététiques :

Perte de poids, activités physiques de maintien des mobilités (vélo, natation, etc.. ).

Le traitements per os :

Antalgiques, anti-inflammatoires.

Les injections :

  • La visco-supplémentation par de l’acide hyaluronique,

C’est une injection d’acide hyaluronique que l’on fait dans l’articulation du genou qui permet de soulager la douleur et de reprendre une vie normale mais qui ne diminue en rien l’évolution de l’arthrose.

  • L’infiltration aux corticoïdes,
  • L’injection de PRP.
  •  

La kinésithérapie

Elle est parfois nécessaire pour la récupération des mobilités. La canne anglaise prise du côté opposé peut aider à diminuer le poids du corps sur le genou douloureux.

Lorsque le traitement médical est dépassé, le traitement chirurgical peut être proposé.

Les traitements chirurgicaux de l’arthrose du genou (gonarthrose)

Les ostéotomies

Lorsque l’arthrose est localisée à un compartiment fémoro-tibial (interne ou externe) et causée par une déviation du membre, nous pouvons opter pour un traitement conservateur de l’articulation du genou qui est l’ostéotomie.

Elle a pour objectif de corriger l’axe du membre permettant une meilleure répartition des charges et des contraintes au niveau du genou. Cette ostéotomie va permettre de soulager les douleurs et de stabiliser l’arthrose chez le patient jeune. Elle ne fait pas disparaître l’arthrose.

En fonction du type d’arthrose, l’ostéotomie siègera au niveau du tibia ou du fémur.

La prothèse (arthroplastie)

Lorsque l’arthrose est sévère, résistante au traitement médical bien suivi et que l’indication d’une ostéotomie ne peut plus être posée, il se discute un remplacement du cartilage par une prothèse de genou (arthroplastie).

Les surfaces articulaires usées ou endommagées seront remplacées par une prothèse articulaire.

Il existe deux sortes de prothèses de genou que l’on pose en fonction de l’usure :

La prothèse partielle et la prothèse totale :

  • La prothèse partielle de genou dite prothèse uni-compartimentale (PUC) interne, externe ou fémoro-patellaire.
  • La prothèse totale de genou ou PTG.