Les griffes d’orteils Périgueux

Les griffes d’orteils sont des déformations des orteils latéraux, soit dans le plan horizontal et/ou vertical. Les griffes d’orteils sont à l’origine d’appui anormal au sol ou dans le chaussage créant des zones d’hyper-appui (durillon ou cors) douloureuses.

Docteur Hossenbaccus - Pied - Hallux valgus

La pathologie

A l’état normal, les orteils sont alignés les uns à côté des autres, avec un contact au sol au niveau de la pulpe.

Les griffes d’orteil regroupent toute déformation des orteils dans le plan horizontal et/ou vertical. Ces déformations sont la conséquence de troubles de l’orientation osseuse, de rétractions tendineuses ou articulaires. Ces déformations peuvent être isolées (n’atteignant qu’un ou deux orteils), être la conséquence d’une pathologie générale (pathologie neurologique notamment) ou la conséquence d’une déformation du gros orteil.

Ces déformations sont très variées car peuvent atteindre les trois phalanges, les trois articulations (métatarso-phalangienne, interphalangienne proximale ou distale) et les deux systèmes tendineux (fléchisseurs et extenseurs).

Parmi toutes les déformations possibles on parle ainsi de :

  • Clinodactylie sur les déformations dans le plan horizontal (les orteils sont déviés en dedans ou en dehors),
  • Orteils en marteau sur une déformation en flexion touchant l’interphalangienne distale,
  • Griffes totales sur une déformation en flexion intéressant l’interphalangienne proximale et distale.

Ces déformations en griffe peuvent être réductibles (griffes souples) ou irréductibles (griffes fixées).

Les signes cliniques

Ces déformations vont être à l’origine d’un appui excessif des orteils entre eux, de l’orteil sur le sol ou de l’orteil contre la chaussure. Au contraire d’un appui normal se faisant entre le sol et la pulpe de l’orteil (zone charnue et amortissante), l’hyper-appui d’une griffe va siéger sur une zone fine et exposée, ce qui le rend particulièrement douloureux.

Cet hyper-appui se traduit cliniquement par une douleur localisée et une hyperkératose (durillon ou cor). Ces durillons siègent généralement au niveau de la partie dorsale des articulations, mais peuvent aussi siéger au bout de l’orteil, au niveau de la pulpe et de l’ongle (dans le cadre de griffe distale) ou sur les faces latérales des orteils (dans les conflits inter-orteils) formants un « œil de perdrix ». Ces durillons peuvent évoluer vers des ulcérations cutanées pouvant être à l’origine d’infection osseuse (ostéite), d’infection articulaire (arthrite) ou d’infection des tissus tendineux et des tissus graisseux (phlegmon).

Le diagnostic

La consultation est en général motivée par les douleurs des orteils, des durillons, des ulcérations cutanées et des difficultés au chaussage. Le diagnostic est essentiellement clinique sur une déformation d’un ou plusieurs orteils avec présence éventuelle de durillons.

Les radiographies sont réalisées pour évaluer l’état osseux et articulaire.

 

Le traitement griffes d'orteils

Le traitement médical

  • Chaussage adapté (chaussures larges et souples ou chaussures spécialisées) pour diminuer le contact et l’appui sur les zones douloureuses,
  • Séances de rééducation ou d’auto rééducation par des exercices d’étirement luttant contre les attitudes vicieuses,
  • Des orthèses plantaires (semelles) peuvent également diminuer les douleurs en déchargeant les zones douloureuses et en rééquilibrant les appuis au sol,
  • Les orthoplasties (tuteur pour orteils en matière élastique, silicone) amovibles et sur mesure peuvent soulager les douleurs en maintenant les orteils dans une position favorable.

Le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical peut être proposé quand les déformations sont trop importantes ou le traitement conservateur inefficace. Il est possible d’intervenir sur toutes les composantes de la déformation :

  • Une déformation osseuse peut être traitée par un raccourcissement osseux ou une correction d’axe (ostéotomie) qui consolidera ensuite dans une position plus favorable.
  • Une déformation articulaire peut se corriger en libérant l’articulation (arthrolyse), en la bloquant (arthrodèse) en bonne position, en la supprimant par une résection simple (résection arthroplastique) ou même par une prothèse articulaire.
  • Une déformation tendineuse pourra être corrigée par une section tendineuse (ténotomie) ou par un allongement du tendon rétracté. Il peut également être réalisé des modifications du trajet ou de l’insertion d’un tendon (transfert tendineux) pour corriger la griffe.

Sur des déformations majeures ou quand les structures osseuses ou tendineuses sont trop atteintes pour qu’une intervention conservatrice puisse être proposée (infection, destruction articulaire et/ou osseuse), des gestes plus radicaux comme des amputations d’orteils sont parfois réalisés.

1. Ostéotomie raccourcissement du métatarsien
2. Ostéotomie de la phalange proximale permettant de la repositionner vers le sol.
3. Résection arthroplastique de la tête de la phalange proximale, permettant de «rechausser l’articulation».
4. Ostéotomie de la phalange moyenne permettant de la repositionner en flexion dorsale.

LES GESTES TENDINEUX

1. Ténotomie de l’extenseur.
2. Capsulotomie dorsale de la MTP.
3. Capsulotomie plantaire de l’IPP.
4. Ténotomie d’un ou des deux tendons fléchisseurs.

Exemple de transfert tendineux du court fléchisseur passant de fléchisseur de la phalange moyenne, à fléchisseur de la phalange proximale

ARTHRODÈSE DE L’IPP