Hallux valgus à Périgueux

L’hallux valgus (communément appelé oignon) correspond à une déformation du gros orteil (hallux) s’inclinant vers les autres orteils à l’extérieur (valgus).

Cette déformation génère une saillie osseuse sur la partie médiale de l’orteil, à l’origine de phénomènes douloureux et d’une gêne au chaussage. Il s’agit de la déformation la plus fréquente du gros orteil. Cette déformation atteint préférentiellement les femmes, parfois dès leur plus jeune âge.

L’anatomie

Le squelette osseux du gros orteil est constitué par le premier métatarsien se prolongeant par deux phalanges. L’articulation entre la tête du premier métatarsien et la base de la 1re phalange (articulation métatarso-phalangienne) est normalement rectiligne ou peu inclinée vers l’extérieur (10° de valgus en moyenne).

Lors de la marche, le gros orteil peut ainsi bouger facilement et sans douleur pour s’adapter aux terrains et à la chaussure.

Cette articulation métatarso-phalangienne est donc essentielle pour la marche :

  • Le glissement est facile et indolore grâce au cartilage qui recouvre les extrémités osseuses,
  • La stabilité est assurée par un manchon fibreux, la capsule, renforcée par des ligaments,
  • La mobilité est commandée par des tendons, prolongements des muscles de la jambe s’attachant sur les différents segments osseux,
  • La sensibilité dépend des nerfs sensitifs des terminaisons des gros troncs nerveux de la jambe.

En fonction de la longueur du gros orteil, le pied est classé en différents types :

  1. Le pied grec avec un second orteil plus long que le premier,
  2. Le pied égyptien où le gros orteil est le plus long,
  3. Le pied carré où les deux premiers orteils ont la même longueur.

L’enchaînement de la déformation

L’hallux valgus est une déformation progressive du gros orteil, sous la forme d’une accentuation du valgus de la 1re phalange et d’une saillie médiale de l’articulation métatarso-phalangienne. Cette déformation entraîne le gros orteil vers l’extérieur (valgus) en direction du 2e orteil. Le premier métatarsien se déplace vers l’intérieur (varus) et les phalanges du gros orteil vers l’extérieur (valgus). À la jonction du métatarsien et de la 1re phalange va apparaître une « bosse » sur la partie médiale du pied, qui frottant contre le soulier, peut créer une inflammation (bursite).

Cette déformation est la pathologie la plus fréquente de l’avant-pied. Elle prédomine chez la femme, peut être favorisée ou majorée par l’âge et le port de chaussures à talons et à bouts étroits. Il existe parfois une prédisposition familiale. La déformation peut ainsi débuter dès l’enfance (hallux valgus congénital). Cette déformation articulaire augmente de manière progressive, à une vitesse variable, entraînant une rétraction de certains tissus (capsule, ligaments, tendons) et une détente ou une rupture d’autres structures, rendant la déformation enraidie et fixée.

Le gros orteil peut pousser le 2e orteil sur le côté et le déformer mais surtout, plus le gros orteil se déforme moins il s’appuie au sol, reportant les charges sur le 2e métatarsien qui n’est pas fait pour cela. Apparaissent des douleurs plantaires (métatarsalgies) et des durillons. Puis les tendons plantaires se cassent, les tendons dorsaux se rétractent et apparaissent les griffes d’orteils. Enfin, si rien n’est corrigé, les orteils peuvent se luxer (désemboîtement des articulations irréversibles).

Le diagnostic

Il s’agit d’une saillie douloureuse de la face interne de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil, associée à une accentuation du valgus phalangien. Les deux phalanges du gros orteil vont s’orienter vers le second orteil, jusqu’à parfois le croiser.

L’aggravation de la déformation du gros orteil peut s’accompagner de déformations des autres orteils à type de griffe avec des douleurs plantaires des métatarso-phalangiennes (métatarsalgies).

Le bilan radiologique confirme le diagnostic, permet de mesurer les déformations, d’évaluer les conséquences sur les orteils latéraux et permet de planifier une éventuelle chirurgie.

Radiographie de face

Le traitement de l’hallux valgus

Il existe de nombreux types de traitements dont le choix va dépendre de l’importance des symptômes et de la déformation.

Le traitement de première intention en cas de déformation peu importante et peu douloureuse est médical. Il comporte la prise d’antalgique, un chaussage adapté et parfois le port d’une semelle et/ou associé à une orthoplastie (attelle ou orthèse).

En cas d’échec du traitement médical, nous envisageons la chirurgie. Plusieurs techniques sont disponibles. Elles visent toutes à corriger la déformation et à supprimer la douleur. Le principe essentiel de la chirurgie est de ne pas se contenter « de raboter la bosse » mais de corriger les causes et de réduire l’angle métatarso-phalangien. Il s’agit de ramener le premier métatarsien vers le second et d’aligner la phalange du gros orteil dans le prolongement du premier métatarsien. On pratique des ostéotomies, c’est-à-dire une association de coupes osseuses dont l’objectif est de remettre les os à leur place et dans le bon axe, puis de les fixer par du matériel (vis, agrafes, plaque). Le choix du type d’ostéotomie est fait le plus souvent en fonction de l’importance de la déformation.  Les autres anomalies seront corrigées à la demande selon la gêne et les déformations.