Syndrome du canal carpien

Il s’agit d’une souffrance du nerf médian au niveau du tunnel carpien.

Le canal carpien est une structure anatomique située à la base de la main. Il est composé en profondeur de la capsule antérieure de l’articulation du poignet (en forme de canal) et en avant d’un épais ligament tendu en travers de ce canal, le rétinaculum des fléchisseurs ou ligament annulaire. Dans ce canal cheminent les neuf tendons fléchisseurs des doigts et le nerf médian.

Le nerf médian est responsable de la sensibilité des trois premiers doigts et de la moitié du 4e doigt de la main. Ce nerf transmet aussi des informations du cerveau vers les muscles de la main (en particulier l’opposant du pouce).

Les signes cliniques syndrome du canal carpien

Lorsque le nerf est comprimé, la transmission des informations est perturbée. D’abord sur le plan sensitif, avec la perception de fourmillements ou d’engourdissement, surtout la nuit et le matin au réveil, dans les premiers doigts. Ces douleurs peuvent être ressenties comme une brûlure, des piqûres d’aiguilles ou des décharges électriques. Les douleurs surviennent d’abord la nuit et peuvent occasionner des réveils. Secouer la main soulage au début.

À un stade plus avancé, les douleurs surviennent aussi en journée. Petit à petit si la compression s’installe, le toucher devient moins précis avec une anesthésie partielle de la pulpe des trois premiers doigts. Avec le temps, une maladresse de la main s’installe (la main laisse tomber des objets et on ressent une perte de force). La transmission de l’influx nerveux aux muscles peut être perturbée et le muscle peut s’atrophier. Il peut également exister des douleurs plus ou moins sourdes qui remontent parfois le long de l’avant-bras.

L’atteinte des deux mains est très fréquente. À un stade ultime, la lésion nerveuse est irréversible.

Quelle est la cause du syndrome du canal carpien ?

  1. Le plus souvent ce syndrome survient sans cause identifiée (syndrome du canal carpien idiopathique).
  2. Parmi les causes ou les facteurs favorisants secondaires :
    • Des facteurs hormonaux ou métaboliques (hypothyroïdie, grossesse, diabète, ménopause, …),
    • Certaines maladies (amylose, polyarthrite rhumatoïde, goutte…),
    • Des anomalies anatomiques constitutionnelles (canal carpien étroit, anomalie vasculaire, muscles surnuméraires ou anomalie tendineuse…) ou acquises (déformation ou rétrécissement post-traumatique).

3.La répétition de certains mouvements et de certaines postures favorise l’apparition du syndrome.

Examens complémentaires du canal carpien

Lorsque les signes cliniques sont retrouvés, on demande habituellement de faire réaliser un électromyogramme (EMG). Cet examen permet d’étudier segment par segment l’état du nerf médian. Les autres nerfs du membre sont aussi vérifiés. Cela permet d’éliminer d’autres maladies pouvant mimer un syndrome du canal carpien.

Cet électromyogramme est réalisé par un neurologue ou certains médecins spécialistes. Cet examen consiste à placer des électrodes à différents endroits du membre pour recueillir le signal électrique après stimulation.

Principes du traitement Canal Carpien

En fonction de l’importance de l’atteinte (selon l’importance de la gêne et les données de l’électromyogramme), on aura le choix entre différents traitements :

  • La mise au repos, en particulier la nuit par le port d’une attelle adaptée et l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens sont parfois utiles dans les formes débutantes.
  • L’infiltration de corticoïdes dans le canal est efficace pour les compressions modérées mais son efficacité est habituellement limitée dans le temps. Ces infiltrations doivent être réalisées avec parcimonie.
  • La chirurgie est utile lorsque la compression est sévère ou modérée, résistante au traitement médical bien conduit. Elle peut se faire à ciel ouvert par une chirurgie classique, en particulier lorsqu’il y a des compressions du nerf sur un versant moteur prédominant ou par voie endoscopique (vidéoscopie).

L’opération a pour objectif d’agrandir le canal carpien en incisant le ligament annulaire antérieur. Cette intervention se réalise en général en ambulatoire sous anesthésie locorégionale.

Je privilégie la libération par voie mini invasive sous endoscopie (vidéoscopie). La vidéochirurgie permet d’éviter la cicatrice palmaire en se réalisant au niveau du poignet par une incision de 5 à 8 mm. Dans les suites de l’intervention, la mobilisation du poignet et des doigts est immédiate pour éviter l’enraidissement.